Il faut compter trois à cinq ans après la plantation d’un arbre fruitier - tel qu’un pommier ou un cerisier (en Suisse) ou un caféier (au Brésil) - avant de voir apparaître les premiers fruits. Et ceci sans compter la qualité du sol, de l’eau et d’autres conditions externes nécessaires à son développement.
Quatre ans, c’est le temps qu’il aura fallu à deux communautés de pratiques à l’intersection entre alimentation, agro-écologie et art pour se rencontrer, s’apprécier et développer un projet, pour semer, prendre soin, récolter et finalement savourer les fruits d’une collaboration de longue durée. Cette dernière avait commencé en 2021 avec le lancement de notre projet éditorial en ligne Boca A Boca durant la covid, pour se poursuivre en 2022 avec la publication de “Cycle is a cycle” (par Thamyres VM et Alejandra Monteverde) autour des communs et des ingrédients oubliés, et se parachever en novembre 2024 avec l’organisation de “cycle is a cycle is a cycle” à Belo Horizonte dans la région minière de Minas Gerais au Brésil.
Boca A Boca, outil de diffusion en ligne, propose de repenser certaines étapes de la production culturelle contemporaine dite “écologique” ou “environnementale” en adoptant une cadence plus lente et durable. Ce tempo nous a permis de prendre du recul sur les recherches et projets que nous menons sur le terrain autant que sur les contextes desquels ils émergent. Se calquer sur le rythme du monde végétal ou lunaire semble aussi romantique que révolutionnaire au sein d’un système qui refuse de prendre en compte le caractère cyclique du vivant, essentiel à sa régénération.
Pour cette Saison 2 du cycle sur Les Communs, nous vous proposons de naviguer au gré des dernières contributions multimédias via notre nouvelle page d’accueil, pensée pour faciliter la lecture et favoriser les résonances entre contributions théoriques et témoignages concrets.
Nous espérons que Boca A Boca pourra ainsi continuer à offrir un espace d’échanges entre différentes sources de savoirs et une diversité des pratiques liés à ce qui nous nourrit.
Merci à nos partenaires Pro Helvetia South America et Swissnex pour leur soutien.
Il faut compter trois à cinq ans après la plantation d’un arbre fruitier - tel qu’un pommier ou un cerisier (en Suisse) ou un caféier (au Brésil) - avant de voir apparaître les premiers fruits. Et ceci sans compter la qualité du sol, de l’eau et d’autres conditions externes nécessaires à son développement.
Quatre ans, c’est le temps qu’il aura fallu à deux communautés de pratiques à l’intersection entre alimentation, agro-écologie et art pour se rencontrer, s’apprécier et développer un projet, pour semer, prendre soin, récolter et finalement savourer les fruits d’une collaboration de longue durée. Cette dernière avait commencé en 2021 avec le lancement de notre projet éditorial en ligne Boca A Boca durant la covid, pour se poursuivre en 2022 avec la publication de “Cycle is a cycle” (par Thamyres VM et Alejandra Monteverde) autour des communs et des ingrédients oubliés, et se parachever en novembre 2024 avec l’organisation de “cycle is a cycle is a cycle” à Belo Horizonte dans la région minière de Minas Gerais au Brésil.
Boca A Boca, outil de diffusion en ligne, propose de repenser certaines étapes de la production culturelle contemporaine dite “écologique” ou “environnementale” en adoptant une cadence plus lente et durable. Ce tempo nous a permis de prendre du recul sur les recherches et projets que nous menons sur le terrain autant que sur les contextes desquels ils émergent. Se calquer sur le rythme du monde végétal ou lunaire semble aussi romantique que révolutionnaire au sein d’un système qui refuse de prendre en compte le caractère cyclique du vivant, essentiel à sa régénération.
Pour cette Saison 2 du cycle sur Les Communs, nous vous proposons de naviguer au gré des dernières contributions multimédias via notre nouvelle page d’accueil, pensée pour faciliter la lecture et favoriser les résonances entre contributions théoriques et témoignages concrets.
Nous espérons que Boca A Boca pourra ainsi continuer à offrir un espace d’échanges entre différentes sources de savoirs et une diversité des pratiques liés à ce qui nous nourrit.
Merci à nos partenaires Pro Helvetia South America et Swissnex pour leur soutien.
Cycle est un cycle est un cycle est un cycle (Belo Horizonte) un rituel de dilatation du temps qui renvoie aux savoirs cycliques, à ce qui a été oublié mais qui demeure latent dans les pratiques ancestrales de culture et de soin de la terre. C'est la récupération des rythmes que le temps urbain, linéaire et accéléré, tait et occulte, dévoilant une temporalité qui insiste pour réapparaître et se réinventer. Chaque tour du cycle apporte avec soi un renouvellement de sens, un élargissement de l'idée que nous appartenons à quelque chose de plus grand, un système interconnecté et incorporé.
Dans cette expérience de longue durée, le public est invité à accéder à l'univers sensoriel et immersif des œuvres d'Ambuá, qui nous incitent à réfléchir à des façons alternatives de penser les cycles qui constituent la vie dans la ville. En prenant la nourriture comme point de départ, les interventions présentent la ville comme un écosystème où le naturel et l'urbain coexistent de manière indigeste, tissant dans leur narration des effacements et des contradictions. Nous sommes ainsi invités à reconsidérer ce qui nous limite, là où l'aliment et la terre connectent le corps et le paysage. En soulignant sa propre relation avec la terre, Ambuá dissout les frontières entre le moi et l'environnement, proposant une compréhension du paysage non pas comme un décor extérieur à contempler, mais comme partie intégrale de notre propre corporalité. Chaque élément qui y habite contribue à une chorégraphie collective, où le corps et le paysage interagissent dans un territoire symbolique. Dans cette trame, l'acte de manger transcende le geste individuel, se transformant en un geste de responsabilité et de transformation partagée.
L'exposition invite à vivre son programme non pas comme un simple parcours ou une séquence d'événements, mais comme un parcours où le temps se replie sur lui-même et où l'expérience, poreuse et entremêlée, suggère la permanence et la continuité. Cycle est un cycle est un cycle est un cycle est avant tout une rencontre, un rassemblement de corps qui forment une communauté éphémère, un collectif momentané qui se dissout et se recrée à chaque représentation, à chaque rituel. Ici, le cycle devient une confluence de savoirs, de personnes et de matériaux qui se fondent et coexistent dans un même espace sensible. Les vestiges du temps, au fil des heures, témoignent de ces co-créations. Ce sont des souvenirs silencieux qui rappellent que le cycle est une construction continue, soutenue par la mémoire de chaque interaction, de chaque partage.
Cycle est un cycle est un cycle est un cycle (Belo Horizonte) un rituel de dilatation du temps qui renvoie aux savoirs cycliques, à ce qui a été oublié mais qui demeure latent dans les pratiques ancestrales de culture et de soin de la terre. C'est la récupération des rythmes que le temps urbain, linéaire et accéléré, tait et occulte, dévoilant une temporalité qui insiste pour réapparaître et se réinventer. Chaque tour du cycle apporte avec soi un renouvellement de sens, un élargissement de l'idée que nous appartenons à quelque chose de plus grand, un système interconnecté et incorporé.
Dans cette expérience de longue durée, le public est invité à accéder à l'univers sensoriel et immersif des œuvres d'Ambuá, qui nous incitent à réfléchir à des façons alternatives de penser les cycles qui constituent la vie dans la ville. En prenant la nourriture comme point de départ, les interventions présentent la ville comme un écosystème où le naturel et l'urbain coexistent de manière indigeste, tissant dans leur narration des effacements et des contradictions. Nous sommes ainsi invités à reconsidérer ce qui nous limite, là où l'aliment et la terre connectent le corps et le paysage. En soulignant sa propre relation avec la terre, Ambuá dissout les frontières entre le moi et l'environnement, proposant une compréhension du paysage non pas comme un décor extérieur à contempler, mais comme partie intégrale de notre propre corporalité. Chaque élément qui y habite contribue à une chorégraphie collective, où le corps et le paysage interagissent dans un territoire symbolique. Dans cette trame, l'acte de manger transcende le geste individuel, se transformant en un geste de responsabilité et de transformation partagée.
L'exposition invite à vivre son programme non pas comme un simple parcours ou une séquence d'événements, mais comme un parcours où le temps se replie sur lui-même et où l'expérience, poreuse et entremêlée, suggère la permanence et la continuité. Cycle est un cycle est un cycle est un cycle est avant tout une rencontre, un rassemblement de corps qui forment une communauté éphémère, un collectif momentané qui se dissout et se recrée à chaque représentation, à chaque rituel. Ici, le cycle devient une confluence de savoirs, de personnes et de matériaux qui se fondent et coexistent dans un même espace sensible. Les vestiges du temps, au fil des heures, témoignent de ces co-créations. Ce sont des souvenirs silencieux qui rappellent que le cycle est une construction continue, soutenue par la mémoire de chaque interaction, de chaque partage.
Pour Ambuá, l'aliment est le moteur pour penser le paysage comme quelque chose qui n'est jamais en dehors, car il fait partie de notre composition même. Ce que nous mangeons constitue notre physiologie et nous fabrique de façon tangible. Dans cette œuvre autobiographique, Ambuá propose un croisement des mondes en soulignant l'importance culturelle du manioc tout en revisitant ses propres histoires affectives. Sa vie est imprégnée de cet ingrédient : sa mère et sa grand-mère apportaient le paysage de la fécule de manioc au sein de la maison à travers le pain au fromage (pão de queijo), qui servait de monnaie d'échange dans son enfance ; tandis que la pulpe de cette même matière, transformée en farine, devenait des tropeiros et des farofas dans les mains de son père. Le manioc porte en lui l'histoire des grands déplacements de ce territoire, évoquant tant l'atténuation de la faim que le renouvellement du sol, et qui, à plusieurs reprises, reste comme la ressource résiliente lorsque rien d'autre ne survit. En réfléchissant à la relation avec la terre, Ambuá incorpore la charrue, la farine et la fécule de manioc dans une chorégraphie collective. Le râteau qui caresse la fécule de manioc et la farine apporte avec lui la reconnaissance de la façon dont le manioc nous est parvenu — non pas comme un don spontané de la nature, mais comme le fruit d'un travail ardu et de longue haleine, résultat d'innombrables dialogues entre les peuples originaires et cet aliment. Se reconnaître dans le paysage est, pour Ambuá, reconnaître également les agents qui tissent ce cycle complexe de production alimentaire. Ici, aucun paysage ne disparaît ; les grains se déplacent en danses, glissant d'un endroit à l'autre, ouvrant l'espace à de nouvelles compositions, mais demeurent, invariablement, dans l'attente d'une nouvelle orientation du regard.
invitation : crée ta propre chorégraphie avec la charrue, refais la composition du sol. te laisse porter par les sons de la ville.
17H performance aragem avec ambuá et patrícia bizotto
¹ Implicitement liée à la biographie de l’artiste, le titre original utilise le mot portugais « rótula » [rotule] pour indiquer le caractère circulaire et articulé de l’œuvre, ainsi que sa nature biologique et organique. [N. T.]
² Le tropeiro et la farofa sont deux plats traditionnels brésiliens. Le premier est un ragoût de haricots, de viande et de légumes originaire de l'État brésilien de Minas Gerais ; la seconde est un accompagnement croustillant à base de farine de manioc ou de maïs grillée, auquel on peut ajouter de nombreux ingrédients, tels que de la viande fumée, des épices, de l'ail sauté, des bananes, des raisins secs, du zeste de citron, du bacon, de la saucisse frite, des œufs, du tofu et d'autres aliments d'origine végétale. [N. T.]
Pour Ambuá, l'aliment est le moteur pour penser le paysage comme quelque chose qui n'est jamais en dehors, car il fait partie de notre composition même. Ce que nous mangeons constitue notre physiologie et nous fabrique de façon tangible. Dans cette œuvre autobiographique, Ambuá propose un croisement des mondes en soulignant l'importance culturelle du manioc tout en revisitant ses propres histoires affectives. Sa vie est imprégnée de cet ingrédient : sa mère et sa grand-mère apportaient le paysage de la fécule de manioc au sein de la maison à travers le pain au fromage (pão de queijo), qui servait de monnaie d'échange dans son enfance ; tandis que la pulpe de cette même matière, transformée en farine, devenait des tropeiros et des farofas dans les mains de son père. Le manioc porte en lui l'histoire des grands déplacements de ce territoire, évoquant tant l'atténuation de la faim que le renouvellement du sol, et qui, à plusieurs reprises, reste comme la ressource résiliente lorsque rien d'autre ne survit. En réfléchissant à la relation avec la terre, Ambuá incorpore la charrue, la farine et la fécule de manioc dans une chorégraphie collective. Le râteau qui caresse la fécule de manioc et la farine apporte avec lui la reconnaissance de la façon dont le manioc nous est parvenu — non pas comme un don spontané de la nature, mais comme le fruit d'un travail ardu et de longue haleine, résultat d'innombrables dialogues entre les peuples originaires et cet aliment. Se reconnaître dans le paysage est, pour Ambuá, reconnaître également les agents qui tissent ce cycle complexe de production alimentaire. Ici, aucun paysage ne disparaît ; les grains se déplacent en danses, glissant d'un endroit à l'autre, ouvrant l'espace à de nouvelles compositions, mais demeurent, invariablement, dans l'attente d'une nouvelle orientation du regard.
invitation : crée ta propre chorégraphie avec la charrue, refais la composition du sol. te laisse porter par les sons de la ville.
17H performance aragem avec ambuá et patrícia bizotto
¹ Implicitement liée à la biographie de l’artiste, le titre original utilise le mot portugais « rótula » [rotule] pour indiquer le caractère circulaire et articulé de l’œuvre, ainsi que sa nature biologique et organique. [N. T.]
² Le tropeiro et la farofa sont deux plats traditionnels brésiliens. Le premier est un ragoût de haricots, de viande et de légumes originaire de l'État brésilien de Minas Gerais ; la seconde est un accompagnement croustillant à base de farine de manioc ou de maïs grillée, auquel on peut ajouter de nombreux ingrédients, tels que de la viande fumée, des épices, de l'ail sauté, des bananes, des raisins secs, du zeste de citron, du bacon, de la saucisse frite, des œufs, du tofu et d'autres aliments d'origine végétale. [N. T.]
La matière dont nous sommes faits en dit beaucoup sur notre connexion avec l'environnement, avec l'autre et avec les récits que nous habitons et dont nous sommes aussi acteurs. Après tout, qu'est-ce que le paysage du dedans sinon le paysage du dehors ? Dans cette œuvre, Ambuá évoque la symbolique du cocon pour penser la fabrication de soi comme un processus collectif, comprenant le paysage du dehors non pas comme un élément étranger, mais comme une partie intégrante de la fabrication du corps même. La peau du cocon, faite de fruits brésiliens, forge cette symbiose du corps avec le paysage et l'impossibilité de se fabriquer tout seul. Il y a toujours une rencontre, une incorporation et une gestation d'un nouveau moi. En assumant la fiction du moi, Ambuá affirme que, chaque fois que l'on dit « je », on est, en réalité, autre. Ouvrir ce cycle avec cette œuvre, c'est se lancer dans cette métamorphose, qui exige de se penser à partir du paysage et de son dedans, en s'appropriant cet environnement qui, en fin de compte, fait aussi partie de nous.
invitation : approche-toi des cocons, habite ces êtres par les oreilles et par la bouche. à travers le son, connecte le paysage de dehors au paysage de dedans. écoute de près l'un des cocons, goûte les vestiges de l'autre.
La matière dont nous sommes faits en dit beaucoup sur notre connexion avec l'environnement, avec l'autre et avec les récits que nous habitons et dont nous sommes aussi acteurs. Après tout, qu'est-ce que le paysage du dedans sinon le paysage du dehors ? Dans cette œuvre, Ambuá évoque la symbolique du cocon pour penser la fabrication de soi comme un processus collectif, comprenant le paysage du dehors non pas comme un élément étranger, mais comme une partie intégrante de la fabrication du corps même. La peau du cocon, faite de fruits brésiliens, forge cette symbiose du corps avec le paysage et l'impossibilité de se fabriquer tout seul. Il y a toujours une rencontre, une incorporation et une gestation d'un nouveau moi. En assumant la fiction du moi, Ambuá affirme que, chaque fois que l'on dit « je », on est, en réalité, autre. Ouvrir ce cycle avec cette œuvre, c'est se lancer dans cette métamorphose, qui exige de se penser à partir du paysage et de son dedans, en s'appropriant cet environnement qui, en fin de compte, fait aussi partie de nous.
invitation : approche-toi des cocons, habite ces êtres par les oreilles et par la bouche. à travers le son, connecte le paysage de dehors au paysage de dedans. écoute de près l'un des cocons, goûte les vestiges de l'autre.
Ceci est un espace de dilatation du temps et de remastication. Un lieu de permanence, mais aussi d'échange et de communion. Une invitation à penser la manière pressée dont nous digérons les choses — notamment le cycle des matériaux dans les environnements urbains, où, entre mutations et transformations, se révèlent les tensions et les contradictions qui habitent l'idée même de ville. Inscrit dans la logique de la productivité, le traitement de durabilité prolongé donné à la matière efface sa nature cyclique et mortelle, défiant son destin de dégradation. La matière survit, indigeste, incarnant notre relation avec la finitude. En introduisant le bois sous ses diverses formes dans cette salle, Ambuá évoque également le souvenir que, dans le traitement de chaque élément qui compose la ville, il y a des résidus et des impacts que la logique productiviste élimine systématiquement de notre champ de vision. Comment, alors, est-ce à nous de digérer cette ville de ruptures et d'effacements infinis ?
invitation : reste, habite cet espace. expérimente des alchimies liquides et goûte des herbes suspendues. déplace les petites caisses pour ton confort. participe à de multiples tables rondes.
18H30 table ronde avec ambuá, georgia nicolau et julia cavazzini
Ceci est un espace de dilatation du temps et de remastication. Un lieu de permanence, mais aussi d'échange et de communion. Une invitation à penser la manière pressée dont nous digérons les choses — notamment le cycle des matériaux dans les environnements urbains, où, entre mutations et transformations, se révèlent les tensions et les contradictions qui habitent l'idée même de ville. Inscrit dans la logique de la productivité, le traitement de durabilité prolongé donné à la matière efface sa nature cyclique et mortelle, défiant son destin de dégradation. La matière survit, indigeste, incarnant notre relation avec la finitude. En introduisant le bois sous ses diverses formes dans cette salle, Ambuá évoque également le souvenir que, dans le traitement de chaque élément qui compose la ville, il y a des résidus et des impacts que la logique productiviste élimine systématiquement de notre champ de vision. Comment, alors, est-ce à nous de digérer cette ville de ruptures et d'effacements infinis ?
invitation : reste, habite cet espace. expérimente des alchimies liquides et goûte des herbes suspendues. déplace les petites caisses pour ton confort. participe à de multiples tables rondes.
18H30 table ronde avec ambuá, georgia nicolau et julia cavazzini
Originaire d'Amérique centrale, la leucène a été introduite au Brésil dans les années 1940 comme alternative à l'alimentation du bétail. Sa capacité à survivre dans des sols dégradés a vite favorisé sa diffusion et sa distribution dans tout le territoire national. Toutefois, sa capacité à s'établir et à dominer l'environnement en a fait une espèce menaçante. La leucène envahit les écosystèmes les plus variés et est devenue un problème à l'échelle mondiale. Ambuá observe la répétition de la monoculture du paysage urbain à travers la leucène, en réfléchissant à l'impossibilité de toute décision individuelle sur la terre. Les graines de leucène trompent leur jardinier, ignorant le concept même de frontière. Ici, cette invasion matérielle et symbolique a déjà gagné les alentours et le deuxième étage. En suggérant que ses graines soient mangées, Ambuá met l'accent sur l'acte de manger en tant que geste de responsabilité : ici, nous mangeons les graines pour les empêcher de germer.
invitation : traverse le craquement de la mer de feuilles sèches. ouvre l'une des gousses suspendues. mange une graine.
Originaire d'Amérique centrale, la leucène a été introduite au Brésil dans les années 1940 comme alternative à l'alimentation du bétail. Sa capacité à survivre dans des sols dégradés a vite favorisé sa diffusion et sa distribution dans tout le territoire national. Toutefois, sa capacité à s'établir et à dominer l'environnement en a fait une espèce menaçante. La leucène envahit les écosystèmes les plus variés et est devenue un problème à l'échelle mondiale. Ambuá observe la répétition de la monoculture du paysage urbain à travers la leucène, en réfléchissant à l'impossibilité de toute décision individuelle sur la terre. Les graines de leucène trompent leur jardinier, ignorant le concept même de frontière. Ici, cette invasion matérielle et symbolique a déjà gagné les alentours et le deuxième étage. En suggérant que ses graines soient mangées, Ambuá met l'accent sur l'acte de manger en tant que geste de responsabilité : ici, nous mangeons les graines pour les empêcher de germer.
invitation : traverse le craquement de la mer de feuilles sèches. ouvre l'une des gousses suspendues. mange une graine.
L'acte de manger est plus qu'une simple nécessité biologique ; il porte des significations culturelles, sociales et politiques. Manger peut être un geste de rencontre et de convivialité ou un acte d'individuation. Dans cette œuvre, l'acte de manger est repensé, devenant intégralement dépendant d'un autre. La scène proposée par Ambuá évoque une attitude réactive face à cette action quotidienne, en la rappelant comme geste actif et conscient. Des cuillères en bois à deux ou trois pointes flottent dans un hors-champ, pointant vers ce qui ne se voit pas, mais qui peut être imaginé. À travers des reflets déformés, l'œuvre suggère la présence d'un autre que je ne connais pas, mais avec qui je partage le monde. Ce reflet rend possible non seulement la rencontre du regard de cet autre, mais aussi l'expérience de se percevoir en se faisant regarder. En proposant que des inconnus partagent un objet intime comme une cuillère, Ambuá suggère un rapprochement radical, un partage symbolique qui défie les frontières entre soi et l'autre.
invitation : affecte et laisse-toi affecter par cette scène. cherche ton autre.
20H30 performance boca do mundo (bouche du monde) avec ambuá
L'acte de manger est plus qu'une simple nécessité biologique ; il porte des significations culturelles, sociales et politiques. Manger peut être un geste de rencontre et de convivialité ou un acte d'individuation. Dans cette œuvre, l'acte de manger est repensé, devenant intégralement dépendant d'un autre. La scène proposée par Ambuá évoque une attitude réactive face à cette action quotidienne, en la rappelant comme geste actif et conscient. Des cuillères en bois à deux ou trois pointes flottent dans un hors-champ, pointant vers ce qui ne se voit pas, mais qui peut être imaginé. À travers des reflets déformés, l'œuvre suggère la présence d'un autre que je ne connais pas, mais avec qui je partage le monde. Ce reflet rend possible non seulement la rencontre du regard de cet autre, mais aussi l'expérience de se percevoir en se faisant regarder. En proposant que des inconnus partagent un objet intime comme une cuillère, Ambuá suggère un rapprochement radical, un partage symbolique qui défie les frontières entre soi et l'autre.
invitation : affecte et laisse-toi affecter par cette scène. cherche ton autre.
20H30 performance boca do mundo (bouche du monde) avec ambuá